Pour des raisons inconnues, ces objets restent dans notre appartement pendant des décennies : des morceaux de colliers cassés, des boucles d’oreilles perdues, des boutons abandonnés, des cadeaux, des porte-clés, des perles, des sifflets et d’autres trucs singuliers.
Je les collectionne tous – de vieux petits trésors oubliés que j’ai trouvés chez ma grand-mère. Ils renferment des souvenirs aléatoires, assez peu importants pour être négligés paresseusement, mais assez importants pour qu’il soit dommage de les jeter.
Je les assemble pour sentir le poids du passé ; de quelque chose qui m’est cher, mais absolument inutile ; de quelque chose dont tu ne peux pas te débarrasser, mais qui en même temps ne te dérange même pas vraiment.
Construit avec de l’épingle de la nourrice, cet objet reprend la forme de la couronne, l’une des coiffes rituelles slaves. Cette façon de le porter le rend plus proche de la tête, pousse à le repenser.

Lors du solstice d’été, les jeunes filles fabriquent des couronnes de fleurs qu’elles déposent dans une rivière pour voir où le courant les mènera. Pour terminer cette pièce, je devrais peut-être la laisser de côté et voir comment elle disparaît, mais je me rends compte que je suis totalement incapable de lui abandonner.
Toutefois, je crois que lorsque tu crées quelque chose à partir de souvenirs, tu leur donnes une nouvelle vie et calme l’intensité des sentiments.