Rompre avec la machine
La ville est devenu le terrain fertile à de nombreux questionnements, et notamment avec l’épidémie de covid-19 qui à obligé la quasi-totalité de la population mondiale à se cloîtrer chez elle en attendant une issue plus favorable. Beaucoup se sont retrouvés dans des espaces exigus, isolés avec très peu de contacts avec l’extérieur. Cette crise à révélé le sentiment de malaise laissé par la ville, un lieu qui par la manière dont il à été imaginé et aménagé, est devenu invivable : surdensité des populations, artificialisation des terres, pollution environnementale, sonore, lumineuse…les raisons sont nombreuses pour quitter la ville. En France, on estime entre 600 000 et 800 000 le nombre de personnes ayant quittés les villes entre 2015 et 2018. Pour beaucoup, cette exode urbaine fait suite à un désir d’ailleurs, à une envie de se reconnecter à son environnement. Ceux qui rejoignent les campagnes voient leur rythme de vie ralentir, ils s’éloignent de l’exaltation de la ville, du règne des machines et du numérique afin de retrouver un rapport sensible au vivant. Ils gagnent une qualité de vie et une autonomie qui ne leur est pas permise en ville.
Cette crise sanitaire m’a justement beaucoup interrogé sur mon propre rapport à l’autonomie. La dépendance induite par notre société de consommation m’a laissé une impression de vulnérabilité. J’ai donc commencé à me demander quelles stratégies adopter afin de m’en détourner ?
Le regain d’intérêt pour l’artisanat dans notre société ces dernières années à marqué un retour au geste ancestral. Produire soi-même ses propres objets est devenu un objectif a suivre. C’est à la fois un moyen de lutter contre la standardisation et les produits de mauvaise facture qui en résultent mais également une activité dans laquelle on peut s’épanouir dans l’action. Ce retour au « faire » est également lié à une démocratisation du savoir et des idées du concepteur. En effet, le rôle du designer se réinvente à notre époque, il n’est plus que la tête pensante au service d’une industrie productrice. Son image de créateur inaccessible à été démystifié grâce au mouvement des makers ou au DIY, beaucoup d’entre-eux ont choisi de donner accès à leurs idées en les rendant accessibles au plus grand nombre (plans, méthodes de fabrication etc).
Le confinement à plongé beaucoup de personnes dans un état léthargique quand d’autres se sont sentit stimulés par l’enfermement et la contrainte de l’immobilité. Profitons de cette période, à défaut de pouvoir agiter nos esprits en agitant nos corps endoloris par l’inactivité. Utilisons la contrainte comme une force génératrice en transformant cette expérience punitive en émulsion créative.