« Urgence »

Malgré la prise de conscience citoyenne autour de la pollution plastique, la production et la consommation de matières plastiques continuent d’augmenter à un rythme exponentiel. Très concrètement, cela signifie que chaque année, nous produisons plus de plastique que l’année précédente. La consommation au niveau mondial a ainsi plus que doublé depuis les années 2000. Et selon les prévisions du secteur, cette production pourrait encore quadrupler d’ici 2050 !

Cette augmentation continue accroît la pression sur les écosystèmes, notamment marins. L’Europe déverse ainsi entre 150 000 tonnes et 500 000 tonnes de déchets plastiques dans la mer chaque année. La production de matière plastique (fabriquée à partir de pétrole, de gaz de schiste et de charbon) contribue également au réchauffement climatique. La production et l’incinération du plastique sont responsables de l’émission de 400 millions de tonnes de CO2 dans le monde chaque année.

Des montagnes de déchets qui s’entassent dans les pays occidentaux. Jusqu’à maintenant c’était les villes d’Asie qui croulaient sous tous nos emballages. Le circuit du recyclage mondial est en crise depuis que la Chine a décidé de
ne plus être la poubelle du monde. Pour ne plus être la première destination mondiale du recyclage, Pékin a banni début 2018 l’importation de plastiques et de plusieurs autres catégories de déchets qu’elle recyclait jusqu’alors.

Les déchets plastiques des pays développés ont commencé à être redirigés massivement vers plusieurs pays d’Asie du Sud-Est où des industriels chinois du recyclage ont transféré leurs activités. «Cela a été comme un tremblement de terre, a confié Arnaud Brunet, directeur du Bureau international du recyclage (BIR) basé à Bruxelles. Cette fermeture a créé un choc sur toute la planète. La Malaisie a été la plus affectée.
Le pays est devenu une destination de choix pour les industriels. Résultat, les importations de plastique ont triplé depuis 2016 pour atteindre 870 000 tonnes l’an dernier, selon des données officielles.

L’OUTRE RADE

En regardant d’un peu plus près, à mes pieds, je me rends compte que cette modification de l’environnement, cette production humaine envahit deja ma rive, depuis longtemps. Des centaines de dechets s’amassent sur les plages, depuis bien des années. Qu’ils s’envolent des poubelles, s’échappent de nos poches, la houle finit toujours par les redéposer sur le sable de nos plages au gré du vent. Pas de chance, en Bretagne, il y en a souvent ! Et ces plages de dechets deviennent nombreuses !

En me promenenant souvent à la Pointe du Bigot, face à la rive droite, je ramassais ces dechets qui s’ac- cumulaient pour les jeter. Au fur et à mesure, j’ai fini par les stocker et les archiver par date. J’amasse maintenant de nombreuses piles de déchets. Et il me faut en parler !

Le lieu pour aborder le sujet, et tou- cher une majorité d’individus, c’est la rue. Il me fallait donc concevoir une affiche… une affiche distincte et évidente qui permette de favoriser la réflexion et si possible la prise de conscience.

Tel un archéologue, j’ai souhaité identifié ces déhets par rapport à une histoire et un passé. J’ai donc construit des planches nosographiques.

Sur cette afffiche, le déchet apparaît comme l’élément principal. On le souligne, on attire l’attention sur lui, on insiste sur sa présence, on ne voit plus que lui, ou presque !

Il doit intriguer le passant qui petit à petit s’approche et prend conscience que ce qu’il voit est un déchet… Il découvre la date de sa récolte sous la photo et son origine commune à tous les déchets, est est le titre de l’affiche !
En choisissant d’y intégrer peu de texte, je génère l’interrogation et je donne le rôle principal au dechet. Cette mise en scène doit nous faire réfléchir, cogiter et provoquer des questionnements.