2016, livre en tissu, 50 x 50 cm sur table 125 x 80 cm, et tréteaux.
Scannés, imprimés puis finalement transférés sur des carrés de tissus, les images présentées, de vêtements usagés et tachés, évoquent une histoire voire une odeur. Comme le textile qui s’abîme, le corps qui vieillit, les maintes manipulations numériques et le changement successif de support altèrent le rendu.
La présentation de cet inventaire vestimentaire sous forme de livre et le passage des images en noir et blanc accentuent l’idée d’une archive, d’une vie passée et anachronique (les vêtements, pourtant contemporains, paraissent vieux). Le lecteur s’imagine un vécu qui va s’altérer au fur et à mesure des manipulations.
Marshall McLuhan (1911-1980), philosophe et sociologue canadien, considère dans son ouvrage Pour comprendre les médias (1964) : « le vêtement est un prolongement de la peau et un moyen de définir socialement un individu ».
L’origine de ce projet réside dans la découverte d’un souvenir de famille. Je me suis d’abord intéressée à l’objet-vêtement comme sujet : son odeur, ses faux-plis… Je me suis ensuite attardée aux différentes perceptions de celui-ci : précieuse relique de famille pour certains, simple objet pour d’autres.
Tel un « copier/coller » (numériser/imprimer) répété induisant des compressions peu à peu visibles sur une image, le transfert engendre ici une dégradation de l’image.
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