Lors de l’exposition : « blanc comme neige » où nous étions dans le cadre du cours de vidéo d’Alain Bourges, à Ostersund en suède, je désirais intervenir à partir d’éléments découverts sur place. Je voulais que mon travail questionne mon identité de français, ainsi que mes réactions à ce que j’avais pu découvrir de l’endroit ou nous étions.
Je travaillais alors sur la manière de montrer la plus grande totalité d’un espace, par le biais du panoramique ; donc lorsque j’ai visité l’exposition : « les grands maîtres », à l’étage en dessous de l’endroit où nous allions exposer nous-mêmes, j’ai décidé d’en faire mon point de départ.
Dans la scénographie de cet espace, je ressentais un sérieux décalage avec la manière d’accrocher dont nous avons l’habitude en France :
Cette exposition prenait place à l’étage inférieur du musée, faisant office à la fois de musée d’histoire naturelle, musée d’art moderne et contemporain. L’édifice en bois comme de coutume la bas, donnais l’impression d’un grand chalet. Il y avait toute l’histoire de la peinture représenté ici, de Picasso a de Vinci, Renoir Miro ou Warhol ; tous des copies conformes réalisées par des artisans peintres suédois.
Le surprenant parti avait été pris de créer des « mises en scènes » autour de l’accrochage de ces tableaux, ainsi, près des tournesols de Van Gogh, avait-on disposé de vrais tournesols, près des peintres français, un « café parisien » faisait office de cafétéria, et parfois d’atelier peinture pour les enfants, ou encore un néon bleu éclairait la pièce ou se trouvait un bleu de Klein , ainsi de suite.
Le titre de notre exposition en commun avec les élèves de la Kuntskola d’Ostersund, était : « blanc comme neige », expression à double sens ; Suggérant une roublardise d’innocent aux mains pleines ainsi qu’une pointe d’humour. Il faut aussi garder en tête qu’en suède en février, il fait -25°C dehors et tout est recouvert par un mètre de neige, ce titre est donc a l’origine du travail que j’ai mis en place.
J’ai pris en photos l’intégralité de l’exposition , en utilisant la technique du panoramique , ensuite ,comme si j’appliquais une réserve sur les tableaux de chaque prise de vue , j’ai recouvert de peinture blanche l’ensemble des tableaux , ne laissant plus apparaître que l’espace d’exposition lui même , mettant en lumière , grâce a ces écrans vides , ces « white cube » remplaçant désormais les copies , son originalité et son incongruité du moins ce que j’en avait perçu .
Cet espace vidé désormais de son art est ainsi lui même devenu paysage, sujet d’une série photographique tirée en 3 mètres sur 1 et installée a l’étage juste au dessus de l’exposition citée, afin que les visiteurs les associent dans un parcours commun.
La logistique dont j’ai pu disposer, tel cette grande imprimante ainsi que l’obligation (le voyage durant en tout et pour tout 5 jours) de trouver et d’exploiter un sujet, puis l’amener jusqu’a son terme dans un temps si réduit, m’ont permis d’amener ces séries de panoramiques a un niveau d’efficacité que je n’avais pas obtenu jusque la, leur donnant un aspect plus terminé et assumé.
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